Chère lectrice, cher lecteur,

Le lundi 8 novembre, le Pr. Didier Raoult a accordé une interview à BFM TV¹.

L’occasion pour lui de s’exprimer sur son audition devant la Chambre disciplinaire de l’Ordre des Médecins du vendredi 5 novembre².

Un entretien qui a tourné à la prise de becs entre lui et son interlocuteur, le journaliste Bruce Toussaint.

Mais comme à son habitude, le professeur est resté solide, droit dans ses bottes.

Pour moi, un an après le début de cette crise, le Professeur Raoult reste la personnalité scientifique la plus crédible et fiable dans cette crise.

Je vous propose un décryptage de ce grand moment de télé.

Pour le Professeur Raoult, c’est clair, son audition devant l’Ordre a davantage été un procès, celui de la réussite !

“Les taux de succès que l’on a en ambulatoire avec la bithérapie (hydroxychloroquine et azithromycine) ont une mortalité de 1 pour 1000, c’est la plus basse mortalité rapportée au monde.” a-t-il rappelé.

Mais alors, qu’est-ce qu’on lui reproche ?

Au début de la pandémie, les scientifiques chinois ont calculé que la persistance du virus Sars-CoV-2 dans le corps est de 28 jours.

Le but de l’essai du Professeur était donc de donner de l’hydroxychloroquine a des patients infectés pour voir si cette durée de persistance pouvait diminuer.

Résultat : 8 jours après le début du traitement, la charge virale était négative chez 93 % des malades !

Une année et demie plus tard, l’Ordre des Médecins reproche au Professeur de ne pas avoir réalisé cet essai dans les règles de l’art. A-t-il falsifié les résultats de l’étude ? Absolument pas. Son seul tort est, selon l’Ordre, de ne pas avoir mené son étude sur un “groupe de contrôle”.

Dans une étude scientifique, le groupe de contrôle est un groupe non malade à qui l’on donne le même traitement et qui sert de comparatif face à l’autre groupe (malade donc).

Une déclaration démentie par le principal intéressé qui rappelle qu’il y a bien eu un groupe témoin, seulement celui-ci se trouvait dans un autre hôpital. Des patients de Nice, non inclus dans cet essai, ont ainsi servi de groupe de comparaison.

Selon l’Ordre, c’est à partir de ces résultats “biaisés” que Raoult a fait la promotion de l’hydroxychloroquine.

Pour le professeur pourtant  : “L’hydroxychloroquine est le meilleur traitement qui existe au monde actuellement, elle est toujours utilisée ici (à l’IHU de Marseille NDLR)”.

La conversation aurait pu s’arrêter là si Bruce Toussaint n’avait pas lancé une petite pique :

 “Vous n’en démordez pas.”

L’interview prend alors un ton plus agressif.

Raoult n’hésite pas à tacler son interlocuteur, accusant ouvertement les médias d’avoir colporté de fausses informations sur l’hydroxychloroquine alors même qu’elle a été donnée sans risque à des milliards de personnes.

“La seule étude qui ait montré la toxicité de l’hydroxychloroquine, c’est une bande de cinglés qui a utilisé l’hydroxychloroquine a 2,4 g par jour et n’importe qui peut lire le Vidal pour voir que c’est une dose toxique ! Il ne faut pas le faire.”

Pourquoi alors n’utilise-t-on pas cette molécule, sur laquelle on a du recul et qui se montre efficace ?

Pour Raoult, “la vraie question, c’est est-ce qu’on est devenu fous au point de dire qu’on ne soigne plus les malades ? Et la réponse est oui.”

Pour le Professeur, la politique de l’Etat durant la première vague de l’épidémie a clairement mis la vie des Français en danger : “Je pense que de dire “ne contactez pas votre médecin, restez à la maison et prenez du Doliprane”, c’est contre tous les principes médicaux, contre toute la pratique médicale.” 

Pour rappel, “50 % des gens qui sont morts, sont morts dans les EHPAD. Et en pratique une grande partie pendant la première phase qui a été si mortelle parce qu’on ne leur a pas donné de soins³.” 

Bruce Toussaint ramène alors la question sur l’hydroxychloroquine, mentionnant l’essai Recovery⁴. En juin 2020, 11’000 patients et 175 hôpitaux ont été impliqués dans cette recherche, qui a conclu à l’inefficacité de l’hydroxychloroquine⁵.

Les chercheurs avaient comparé 1542 patients recevant de l’hydroxychloroquine à 3132 malades bénéficiant uniquement de soins standards. Selon l’étude, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes, tant au niveau du taux de mortalité que des hospitalisations.

Raoult explique alors qu’il y avait non pas un, mais deux essais en cours : Recovery et Danger⁶. Deux essais mystérieusement interrompus à la sortie de l’article du Lancet⁷…

“Les deux essais montraient qu’il y avait moins de morts dans le groupe hydroxychloroquine que dans le groupe sans hydroxychloroquine mais ils n’ont pas inclus le nombre de personnes qui étaient nécessaires pour montrer qu’il y avait une différence de plus de 30 % de mortalité. Ils ont conclu à une différence nulle car la puissance de l’essai n’était tout simplement pas suffisante.” 

Rappel des faits :

Le 4 juin 2020, la respectée revue britannique The Lancet a dû retirer une étude qu’elle venait de publier. Pour cause, cette étude s’est révélée biaisée car fondée sur les données de 96’000 dossiers médicaux de patients atteints de Covid-19… transmises par une société fantôme. Elle concluait à l’inefficacité de l’hydroxychloroquine⁸. Ce scandale avait été rapidement dénoncé par le Pr Raoult lui-même sur les réseaux sociaux.

Pour le professeur, cette étude frauduleuse a signé l’arrêt de mort de l’hydroxychloroquine.

Face à ces réponses, Bruce Toussaint décide de poursuivre le débat sur un autre sujet :

“En France, il y a de grands scientifiques de votre niveau qui disent la même chose que vous sur ce sujet ?”

Question piège qui a pour seul but de faire apparaître le Professeur comme un vieux lion, isolé dans son déni de la réalité.

Pourtant, Raoult ne cesse de le répéter, les grands scientifiques en question, comme Christian Perronne, se font radiés ou fuient le pays.

Deuxième objet de l’audition du Professeur le 5 novembre, l’enquête dont il fait l’objet pour de potentiels “essais sauvages” sur la tuberculose.

“- Y a-t-il eu oui ou non depuis 2017 des essais illégaux sur des traitements contre la tuberculose ici ?

– Non, pas du tout.”

Selon Raoult, ces essais n’auraient jamais eu lieu.

Tout a commencé par une demande faite à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) pour faire un essai de traitement contre la tuberculose avec un médicament reconnu pour son efficacité (clophazymine) afin de diminuer la durée du traitement en question.

Cette demande a été refusée et l’histoire s’arrête là¹⁰.

Pourtant, on accuse aujourd’hui le Professeur d’avoir mené des essais contre l’avis de l’ANSM, conduisant certains patients à développer de graves complications rénales.

En vérité, le mystère est complet et les interrogations nombreuses.

D’où viennent ces informations ? Sont-elles fiables et représentatives de la réalité ? Comment le Professeur Raoult, qui, n’a jamais entendu parler de ces essais (ni au cours de ses consultations personnelles, ni dans les réflexions menées avec l’ensemble des laboratoires de l’IHU de Marseille), pourrait-il en être responsable ?

Il semblerait que ce soit sa parole contre celle du mystérieux informateur du site Mediapart…

L’interview tourne alors au procès :

“Reconnaissez tout de même que là, ça fait beaucoup, ces deux affaires conjuguées qui se présentent en même temps.”

Pas une seule seconde, l’idée semble lui venir que cette accumulation de faits non vérifiés est peut-être justement là pour porter le discrédit sur Raoult, avant son potentiel départ à l’étranger.

L’objectivité revendiquée des médias s’est visiblement perdue en cours de route…

Calme et réfléchi, le Professeur ne se laisse pas prendre aux jeux et alerte au contraire les téléspectateurs sur la manipulation des médias.

Alors que Toussaint lui demande s’il partage le constat de l’OMS concernant une 5e vague, il affiche clairement son opinion :

“Dans les informations, vous triez celles qui vous intéressent pour aller dans le sens de ce que vous croyez être la réalité.”

“Je suggère à vos téléspectateurs, plutôt que de se laisser enfumer par les différents médias, de regarder Covid John Hopkins sur leur ordinateur. C’est l’institut américain qui collecte tous les jours le nombre de cas, le nombre de décès et le nombre de vaccins. Qu’ils se fassent leur opinion par eux-mêmes.”

Pour le Professeur, l’OMS ne peut plus dire ce qu’il veut, puisqu’il est  majoritairement acheté par Bill Gates :

“La politique vaccinale du monde est dirigée par Bill Gates depuis une quinzaine d’années, d’abord par le Gavi (Alliance internationale du vaccin NDLR) et ensuite directement par l’OMS.”

La phrase de trop pour Bruce Toussaint qui hurle alors au complotisme !

“Vous enchaînez les déclarations les plus complotistes et je ne peux pas vous laisser dire que Bill Gates contrôle la politique vaccinale du monde, c’est tellement énorme.”

Et pour le coup, cette fois-ci le Professeur n’en démord pas :

“Regardez le GAVI. La politique vaccinale de l’ensemble du tiers monde a été financée par Bill Gates et depuis Bill Gates doit fournir à peu près la moitié du budget de l’OMS. Bill Gates disait qu’il y aurait une pandémie, qu’il faudrait faire un vaccin en 6 mois et il disait cela il y a 4 ans. (…) Je ne comprends pas comment on peut faire un vaccin dont on est assuré de la sécurité en 6 mois. On ne peut pas le faire. On le voit bien.”

J’ai suivi le conseil de Raoult et j’ai été vérifié par moi-même¹¹ :

Si la question de l’influence du fondateur de Microsoft pesait déjà dans les débats de l’OMS elle-même, Bruce Toussaint peut sans doute ravaler ses jugements hâtifs…

Un interviewer qui n’est pas au courant de la situation mondiale mais qui se permet de hurler au complotisme… on aura tout vu !

Dans le même ordre d’idée, le Professeur proposait le site “Euros for Docs”¹² pour se renseigner sur les médecins financés ou non par l’industrie pharmaceutique. Car s’il y a bien un aspect que les médias ne prennent pas en compte, c’est le conflit d’intérêt.